Solar Race, 19.01.96, Le Gibus, Paris.

[Article Toxic Mag]

 

Finalement, que sait-on sur Solar Race? Rien ou presque. Le premier single, Not Here, passait à l'époque chez Lenoir, et je croyais toujours que c'était Hole. Le troisième single est sorti récemment (dixit la chanteuse, Eilich Bradley) mais je n'ai toujours pas vu un seul CD de Solar Race à la Fnac.

Soit.

Deux groupes en première partie: 1er inconnu. Mecs très jeunes. Majeurs? Bourrin. Second: Orange Mud. Le chanteur s'appelle Cédric. Rencontré en arrivant au Gibus. Pas mal. Ca ou Menswear... je préfère encore ça.

Solar Race.

Ils commencent à jouer vers 1 heure du matin. Dommage pour ceux qui comptaient prendre le dernier métro. (Kookoo Darklao!) Ambiance détendue, entre potes, renforcée par le fait qu'effectivement les 3/4 du public sont constitués par des amis des membres des deux premiers groupes.. Eilich était d'ailleurs également dans le public..

Elle monte sur scène, bouteille à la main. Les gens se sont un peu éparpillés, personne ne fait vraiment attention à elle.

"Come on kids!".. On y va! "Not Here" en ouverture. Les Solar Race jouent fort. Tout à fond! La voix d'Eilich se perd un peu dans la furie sonore que crachent les amplis, mais peu importe.. Visiblement, ils sont venus pour faire du bruit. A peu près autant à eux seuls que les deux groupes précédents réunis. Y'a pas, ça ressemble toujours à Hole, sauf que Eilich est plus jolie que Courtney. Ok, les Solar Race jouent. Le tout passe très vite, uniquement interrompu par les - vains - essais de communication en français de la chanteuse.. on arrive au dernier morceau. Le set a été agréable mais on reste un peu sur sa faim..

Sauf que.. sur le dernier titre (Screwed? j'ai déjà oublié) les Solar Race se réveillent soudain. Un éclair passe dans le regard d'Andy, le bassiste, jusqu'alors plus ou moins endormi, il se met à sauter et à bondir sur la scène aux côtés d'Eilich. Energie. Décibels hurleurs. Et la lumière fut! Les flashs se mettent à crépiter, le Dieu Soleil vient épauler ses chevaliers.

Eilich saute sur le dance-floor, au milieu du public, guitare toutes griffes dehors. Elle frappe, elle martèle son instrument, tête baissée, yeux fermés, indifférente aux gesticulations frénétiques d'un adorateur déchaîné qui s'agite autour d'elle...

Retour sur scène. Accalmie. Légère. Eilich s'assoit dos au public, guitare coincée entre les jambes, comme pour mieux mater cet animal sauvage qui se rebelle, pour lui montrer, pour nous montrer, qui ici est le maître. A ce moment là, de toute manière, il y a longtemps que nous n'avons plus de doutes à ce sujet: tous les Powder du monde peuvent aller se rhabiller.

Quant à tous ceux qui seraient tombés sous le charme d'Eilich, le Gibus étant ce qu'il est, ils purent danser avec la belle après le concert jusqu'à une heure avancée de la nuit (du matin?). Et rien que pour ça, on souhaiterait presque qu'ils n'aient jamais aucun succès...

 

Additif du 15.10.96:

1. C'est Eilidh, pas Eilich!
2. Le titre du dernier morceau était "Skewikk".
3. On trouve maintenant Solar Race à la Fnac.....

 

Pierre Terdiman

 

 

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